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Quels sont les signes qui peuvent déclencher un contrôle fiscal ?


Redouté par bon nombre de dirigeants, le contrôle fiscal en entreprise ne survient jamais par hasard. S’il peut s’inscrire dans une démarche aléatoire, il résulte le plus souvent de signaux d’alerte repérés par l’administration fiscale. Variations inhabituelles, incohérences comptables, anomalies déclaratives… certains indices augmentent significativement le risque d’être ciblé. Dans cet article, nous passons en revue les principaux facteurs de déclenchement d’un contrôle fiscal pour vous permettre d’anticiper et de sécuriser votre situation. 

Les signes déclencheurs d'un contrôle fiscal en entreprise

 

Pourquoi certaines entreprises sont ciblées ?

Le contrôle fiscal en entreprise ne relève pas du hasard. Si, en théorie, toute entreprise peut être concernée, la réalité est que l’administration fiscale concentre ses efforts sur les structures qu’elle considère comme les plus à risque. Ce ciblage repose sur des critères bien définis et des outils technologiques de plus en plus puissants. Comprendre cette logique permet d’anticiper les situations à surveiller en priorité.

Une stratégie de ciblage fondée sur l’analyse de risque

La Direction générale des finances publiques (DGFIP) a pour mission de garantir l’égalité devant l’impôt. Pour cela, elle oriente ses contrôles vers les contribuables susceptibles de présenter des irrégularités ou des comportements frauduleux. Ce ciblage repose sur une analyse de risque construite à partir de différents paramètres : incohérences déclaratives, comportements atypiques, ou éléments issus de sources extérieures.

L’administration ne dispose pas de ressources illimitées : chaque contrôle représente un coût. Elle privilégie donc les dossiers qui présentent un potentiel de redressement fiscal élevé, dans une logique d’efficacité. Cela explique pourquoi certaines entreprises, même de petite taille, peuvent être ciblées tandis que d’autres, pourtant plus visibles, ne le sont pas.

Des outils de sélection de plus en plus performants

Depuis plusieurs années, le fisc a recours à des systèmes automatisés de détection des anomalies. Ces dispositifs, souvent désignés sous le terme de “datamining fiscal”, exploitent les informations issues des déclarations fiscales, des fichiers bancaires, des organismes sociaux, mais aussi de plateformes en ligne ou de bases européennes.

Grâce à l’intelligence artificielle et au croisement massif de données, ces outils permettent d’identifier des profils “à risque” ou présentant des incohérences statistiques par rapport à leur secteur. Un écart inhabituel entre la TVA collectée et déductible, un revenu non cohérent avec le patrimoine ou des charges excessives par rapport à l’activité peuvent ainsi déclencher une alerte algorithmique.

Des priorités définies au niveau national ou local

Chaque année, l’administration fiscale publie des orientations nationales en matière de contrôle, qui peuvent cibler certains secteurs, dispositifs fiscaux ou profils de contribuables. Par exemple, des campagnes spécifiques peuvent viser les bénéficiaires de crédits d’impôt, les holdings patrimoniales, ou les activités numériques transfrontalières.

Ces priorités peuvent également être adaptées localement par les directions régionales ou départementales, en fonction des enjeux économiques du territoire. Une entreprise peut ainsi être contrôlée du fait de sa seule appartenance à un secteur jugé sensible à un moment donné.

Un ciblage parfois déclenché par des signaux extérieurs

Enfin, certaines entreprises sont sélectionnées à la suite d’un signalement, d’un contrôle chez un partenaire commercial, ou d’une campagne de recoupement avec d’autres fichiers (ex : URSSAF, douanes, plateformes numériques…). Ce ciblage exogène est complémentaire de l’analyse de risque automatisée, et contribue à nourrir les bases de données de l’administration.

Les signaux déclencheurs analysés par le fisc

L’administration fiscale s’appuie sur un faisceau d’indices pour décider de lancer une vérification. Ces signaux, appelés aussi “indicateurs de risque”, sont issus de vos déclarations fiscales, de vos données comptables, mais aussi d’informations croisées avec d’autres sources (tiers, organismes sociaux, fichiers bancaires, etc.). Voici les principaux éléments susceptibles d’éveiller l’attention du fisc.

Variations anormales de résultat ou de chiffre d’affaires

Une hausse ou une baisse brutale de vos revenus, de vos bénéfices ou de votre chiffre d’affaires d’une année sur l’autre peut susciter l’intérêt de l’administration. Même si elle est justifiée économiquement (ex : perte d’un gros client, changement d’activité), elle peut être perçue comme un indice de dissimulation ou d’optimisation abusive. Le fisc dispose de référentiels sectoriels lui permettant d’identifier les variations jugées hors norme.

Déficits répétés et résultats négatifs

Une entreprise qui accumule les déficits pendant plusieurs années attire l’attention, notamment si elle continue à fonctionner malgré des résultats comptables négatifs. Cela peut suggérer une volonté de minorer artificiellement le bénéfice imposable, ou de créer un déficit fiscal pour bénéficier de crédits d’impôt ou reporter des pertes.

Mouvements bancaires internationaux

Les virements importants à destination ou en provenance de l’étranger, les comptes bancaires non déclarés ou les flux financiers transfrontaliers peuvent déclencher un contrôle, surtout s’ils impliquent des pays à fiscalité avantageuse. L’administration peut également s’appuyer sur l’échange automatique d’informations bancaires à l’échelle européenne ou internationale (CRS).

Train de vie incohérent avec les revenus déclarés

Une incompatibilité flagrante entre le train de vie du dirigeant (résidence de luxe, véhicules haut de gamme, voyages coûteux, etc.) et les revenus ou résultats déclarés est un facteur classique de déclenchement. Le fisc peut alors suspecter une distribution occulte de dividendes, une rémunération dissimulée ou des dépenses personnelles passées en charges professionnelles.

Négligences ou irrégularités dans les déclarations fiscales

Des retards répétés, des oublis, des déclarations rectificatives fréquentes ou des erreurs récurrentes dans vos obligations fiscales (TVA, IS, CVAE, etc.) peuvent vous faire passer dans les radars de l’administration. Cela ne signifie pas que vous êtes en fraude, mais cela donne le signal d’une gestion fiscale insuffisamment rigoureuse.

Incohérences entre vos déclarations et les données des tiers

Les informations transmises par les organismes sociaux, les banques, les plateformes numériques ou les partenaires commerciaux peuvent être croisées avec vos propres déclarations. Des écarts entre les données déclarées par l’entreprise et celles issues de tiers (ex : salaires, dividendes, chiffre d’affaires) peuvent déclencher une vérification de cohérence.

Marges ou ratios anormaux dans votre secteur

Le fisc compare vos indicateurs financiers à ceux des entreprises de même secteur ou de taille équivalente. Des marges trop faibles, un ratio charges/produits atypique ou une rotation de stock inhabituellement basse peuvent constituer un signal d’alerte. De même, des niveaux de charges non justifiés ou des factures incohérentes peuvent éveiller les soupçons.

Anomalies dans le Fichier des Écritures Comptables (FEC)

Depuis 2014, toute entreprise soumise à un contrôle de comptabilité doit fournir un FEC. Ce fichier permet un traitement automatisé des écritures par l’administration. Des anomalies techniques (écritures non équilibrées, doublons, absence de journaux, etc.) ou des incohérences comptables y sont rapidement détectées et peuvent à elles seules justifier une vérification plus poussée.

Secteurs d’activité à risque fiscal élevé

Certaines professions sont historiquement considérées comme plus exposées aux fraudes ou irrégularités fiscales : restauration, bâtiment, hôtellerie, commerce de détail en espèces, professions libérales, activités numériques… Une entreprise opérant dans un secteur dit “à risque” a donc statistiquement plus de chances d’être contrôlée, surtout si d’autres signaux s’ajoutent.

Sources de déclenchement externes

Outre les anomalies détectées dans vos propres déclarations ou documents comptables, certains éléments extérieurs à l’entreprise peuvent directement conduire à un contrôle fiscal. Ces sources, souvent imprévisibles, renforcent l’intérêt d’une gestion rigoureuse en toutes circonstances. Voici les principales situations où le déclenchement d’un contrôle résulte d’informations externes à l’entreprise.

Dénonciation ou signalement

Le fisc peut recevoir des dénonciations, anonymes ou non, émanant d’un ancien salarié, d’un concurrent, d’un client ou d’un associé en conflit. Ces signalements peuvent porter sur des pratiques suspectes (emplois dissimulés, factures fictives, non-déclaration d’activités…) et sont parfois suffisants pour justifier une vérification, surtout s’ils sont circonstanciés. Même si l’administration fiscale n’a pas l’obligation de vérifier toutes les dénonciations, certaines peuvent déclencher un contrôle, notamment en cas de cumul avec d’autres signaux.

Contrôle d’un partenaire commercial

Lorsque l’administration détecte des irrégularités dans les comptes d’un fournisseur ou d’un client, elle peut décider d’élargir son enquête à l’écosystème de cette entreprise. Ce mécanisme d’extension de contrôle est fréquent, notamment en matière de TVA intracommunautaire ou de facturation fictive. Vous pouvez ainsi être contrôlé du seul fait de votre lien avec une autre entreprise déjà dans le viseur du fisc.

Contrôle fiscal antérieur

Une entreprise ayant déjà fait l’objet d’un contrôle fiscal peut être recontrôlée si des anomalies subsistent, ou si elle n’a pas donné suite aux observations précédentes. Le fisc peut aussi chercher à vérifier si les recommandations antérieures ont été prises en compte, ou s’il y a récidive. En cas de mauvaise foi ou de manquements répétés, le risque de recontrôle est significativement accru.

Activités transfrontalières ou liens avec des pays à fiscalité avantageuse

Les entreprises réalisant des opérations internationales, notamment avec des territoires non coopératifs ou à fiscalité privilégiée, sont particulièrement surveillées. Les montages fiscaux complexes, les flux vers des sociétés offshore ou les prix de transfert mal documentés sont des facteurs déclencheurs classiques d’un contrôle fiscal, en particulier dans les groupes internationaux ou les holdings.

Directives ciblées de l’administration fiscale

Chaque année, la DGFIP peut définir des priorités de contrôle, au niveau national ou régional. Certains secteurs d’activité ou certaines pratiques font ainsi l’objet de campagnes ciblées, en fonction des risques identifiés par l’administration (ex : abus de crédit d’impôt, optimisation immobilière, société écran, etc.). Même une entreprise parfaitement en règle peut donc être sélectionnée si elle entre dans un champ d’action prioritaire défini par Bercy.

Peut-on anticiper ces signaux ?

Si un contrôle fiscal n’est jamais totalement prévisible, de nombreux signaux qui déclenchent une vérification peuvent être identifiés, surveillés, voire corrigés en interne. L’objectif n’est pas d’éviter tout risque – ce qui est illusoire – mais de limiter les facteurs déclencheurs les plus courants et de démontrer une gestion fiscale sérieuse. Voici les principaux leviers pour anticiper une sélection par l’administration fiscale et ainsi éviter un contrôle fiscal !

Mettre en place des outils internes de pré-contrôle

De nombreuses entreprises, notamment les PME structurées, mettent en place des revues fiscales périodiques. Il s’agit d’examiner les principales déclarations (TVA, IS, CVAE) à la lumière des règles comptables et fiscales applicables, de vérifier la cohérence des données déclarées et de corriger les éventuelles erreurs avant tout dépôt. Cette démarche peut être conduite en interne ou confiée à un conseil fiscal extérieur.

Surveiller les ratios comptables et fiscaux sensibles

Le fisc travaille par comparaison. Il analyse vos indicateurs de performance et vos équilibres financiers (marge brute, taux de TVA déductible, charges par poste, ratio masse salariale/CA...) à la lumière des données de votre secteur d’activité. Il est donc essentiel de connaître ces référentiels pour repérer les écarts et les justifier si nécessaire. Une entreprise peut ainsi anticiper les interrogations du fisc avant même qu’elles ne soient formulées.

Maintenir une comptabilité irréprochable

Une comptabilité tenue avec rigueur est le socle d’une relation apaisée avec l’administration fiscale. Cela implique non seulement la qualité des écritures, mais aussi la documentation des opérations, la conservation des pièces justificatives, et une parfaite maîtrise du Fichier des Écritures Comptables (FEC). Une simple anomalie technique dans ce fichier peut déclencher un contrôle. Mieux vaut donc le valider régulièrement à l’aide d’outils dédiés.

Faire une veille constante sur les obligations déclaratives

Les obligations fiscales évoluent fréquemment. De nouveaux formulaires, seuils, crédits d’impôt ou régimes peuvent s’appliquer sans préavis. Une veille réglementaire active, menée avec un expert-comptable ou un avocat fiscaliste, permet d’éviter les oublis ou les erreurs liés à ces évolutions. Un oubli de déclaration de DAS2, par exemple, ou une mauvaise gestion de la TVA intracommunautaire, peuvent suffire à alerter l’administration.

S’entourer de professionnels du droit fiscal

Faire appel à un avocat fiscaliste en amont, et non uniquement en cas de contrôle, permet de sécuriser ses pratiques et de bénéficier d’un regard extérieur sur les zones de fragilité. C’est aussi un bon moyen d’organiser des audits préventifs ou des revues de conformité, particulièrement utiles en cas de croissance rapide, de changement d’activité ou d’opérations à l’international.

Mieux comprendre pour mieux se préparer

Le déclenchement d’un contrôle fiscal n’est jamais totalement aléatoire. Derrière chaque vérification se cache une logique d’analyse, basée sur des indicateurs concrets, des anomalies déclaratives ou des informations externes. En connaissant ces signaux d’alerte, vous êtes mieux armé pour les anticiper, les corriger et éviter qu’ils ne vous exposent inutilement.

Ce travail de prévention n’exclut pas la nécessité de bien vous préparer si un contrôle est effectivement engagé...

Vous avez identifié une situation à risque ou des éléments susceptibles d’attirer l’attention du fisc ? Le Cabinet Sion Avocat, cabinet d'avocat fiscaliste à Marseille, vous accompagne en amont ou en cas de contrôle pour sécuriser votre situation et défendre vos intérêts, n'hésitez pas à nous contacter.

 

FAQ – Signes déclencheurs de contrôle fiscal

Quelles sont les causes les plus fréquentes d’un contrôle fiscal en entreprise ?

Les principales causes sont les incohérences déclaratives (TVA, IS, IR), les déficits répétés, les variations anormales de résultat, un train de vie incohérent avec les revenus, ou encore des erreurs dans le Fichier des Écritures Comptables (FEC). Des secteurs d’activité jugés sensibles ou des dénonciations peuvent également déclencher un contrôle.

Est-ce qu’un petit chiffre d’affaires protège d’un contrôle fiscal ?

Non. Même les micro-entreprises et les TPE peuvent être contrôlées si des anomalies sont détectées. Le chiffre d’affaires n’est pas un critère d’exclusion. Ce sont surtout les signaux d’alerte (irrégularités, incohérences, comportements atypiques) qui motivent l’administration à lancer une vérification.

Le fisc peut-il croiser mes données avec d’autres organismes ?

Oui. L’administration fiscale dispose d’outils de datamining qui recoupent vos déclarations avec des fichiers tiers : URSSAF, banques, notaires, organismes sociaux, plateformes numériques… Ces croisements peuvent révéler des écarts ou omissions susceptibles de déclencher un contrôle fiscal.

Un contrôle fiscal peut-il être déclenché après une dénonciation ?

Oui. Une dénonciation, même anonyme, peut entraîner un contrôle, surtout si elle est étayée et cohérente avec d’autres signaux d’alerte. L’administration n’agit pas systématiquement, mais elle tient compte des informations reçues si elles semblent fondées.

Comment savoir si mon entreprise est dans un secteur à risque ?

Les secteurs dits “sensibles” varient selon les années, mais concernent souvent le BTP, la restauration, les professions libérales, les activités en espèces, ou encore les opérations internationales. Il est recommandé de rester informé des campagnes de contrôle ciblées publiées chaque année par la DGFIP.

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